
Plusieurs parlent encore de la St-Jean ou même de la St-Jean-Baptiste, du nom du Saint Patron et de son frisé mouton, mais la Révolution Tranquille des années soixante et la séparation de l’Église catholique et de l’État a changé tout cela. Du même souffle, nous sommes passés de « Canayens » à « Canadiens Français », puis à « Québécois » dans les mêmes années.

Sur la photo, nous voyons celui qui a écrit les paroles françaises de l’hymne national « Ô Canada » : le juge Adolphe-Basile Routhier. La création du « Ô Canada» résulte d'une commande politique du Lieutenant-Gouverneur du Québec, l'Honorable Théodore Robitaille. Celui-ci souhaitait doter les Canadiens français d'un hymne national en prévision de la tenue à Québec, en juin 1880, du Congrès National des Canadiens français. L'événement devait culminer par une grande célébration de la fête de saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français, le 24 juin. Le texte de Routhier ait été remis au musicien Calixa Lavallée qui en composa ensuite la musique.
Vous vous imaginez arriver sur les Plaines d’Abraham en chantant Ô Canada, Terre de nos aïeux…un chant patriotique par excellence ! En général, nous entendons que le début en français et la suite en anglais (il y a une vingtaine de versions en anglais, la dernière a été officialisée en 1980 !), mais connaissez-vous le texte original très religieux au complet ? Le voici, chantez-le le 24 juin pour épater vos amis, l’effet est garanti ! :
Ô Canada!
Terre de nos aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux!
Car ton bras sait porter l'épée,
Il sait porter la croix!
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protégera nos foyers et nos droits,
Protégera nos foyers et nos droits.
Sous l'œil de Dieu, près du fleuve géant,
Le Canadien grandit en espérant.
Il est né d'une race fière,
Béni fut son berceau.
Le ciel a marqué sa carrière
Dans ce monde nouveau.
Toujours guidé par sa lumière,
Il gardera l'honneur de son drapeau,
Il gardera l'honneur de son drapeau.
De son patron, précurseur du vrai Dieu,
Il porte au front l'auréole de feu.
Ennemi de la tyrannie
Mais plein de loyauté,
Il veut garder dans l'harmonie,
Sa fière liberté;
Et par l'effort de son génie,
Sur notre sol asseoir la vérité,
Sur notre sol asseoir la vérité.
Amour sacré du trône et de l'autel,
Remplis nos cœurs de ton souffle immortel!
Parmi les races étrangères,
Notre guide est la loi :
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la foi.
Et répétons, comme nos pères,
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le roi! »
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le roi! ».