Il est toujours plus simple (j’avais simplet en tête !) de crier les problèmes que d’en énoncer les solutions, surtout pour soi. Cela ne les élimine pas pour autant. On peut toujours dire que nos problèmes viennent des autres, de ceux qui nous entourent (là encore, ce n’est pas le premier mot que j’avais en tête !); Jacques II de Chabannes, Seigneur de La Palice (ou de La Palisse) en aurait certes fait l’une de ses vérités célèbres, lui qui a fait écrire sur l’épitaphe qui orne son tombeau une phrase qui, par la suite, a été un peu tordue : « Hélas s’il n’était pas mort / il ferait encore envie ».
Les autres, dont la majeure partie de nos propres personnalités dédoublées font partie, sont évidemment la source intarissable de nos problèmes, il va sans le dire, puisque dans l’analyse de toute situation, nous nous excluons pour fuir le peu de responsabilités liées à nos emmerdements.
Gerry chantait : « Toutt’ me donne la frousse … ». La pétoche, la peur, avoir la frousse, c’est ça, craindre, mais craindre quoi au juste ? Craindre de prendre ses responsabilités, de les lâcher, car dans la frousse il y a aussi une notion de lâcheté, ou craindre de décider de faire changer un vent de dos pour un vent de face ? Affronter une autre réalité, l’attaquer de front, ne plus donner de mou à personne, se rebeller, sais pas, je cherche …
Et Gerry ne chante plus. J’entends déjà le piano de Mehldau … Il est parfois mélodieux, en parfait harmonie avec ses deux comparses. Il peut aussi être un peu déglingué, comme si chaque membre du trio partait dans une direction bien à lui pendant des minutes interminables. Mon amour du jazz n’atteint pas cette liberté, je me l’avoue ...