
D’autres régimes politiques sur la planète ont essayé de régner en maintenant le secret à tout prix. Certains ont duré quelques années, d’autres durent encore, retenant leur population entre des barbelés virtuels pour ne pas qu’elle ne parle ou n’entende quoi que ce soit venu de l’extérieur du régime. Nous savons tous (ou presque) qu’en instruisant la population, nous risquons de fomenter une révolution, mais là, dans ce lieu de connaissances, c’est du moins ce que nous croyions jusqu’à maintenant, l’instruction mène plutôt à une régression, à une démocratie secrète qui s’apparente davantage à l’anarchie désorganisée (j’avoue que l’anarchie désorganisée est le summum de la désorganisation !).
Les membres de cette démocratie à huis-clos ne parlent qu’à visage couvert, sans être forcés ou obligés par une religion quelconque à porter un masque. En fait, ce ne sont que des masques improvisés, aussi désorganisés que les paroles qui résonnent (le « é » est ici fort important, « ai » n’y aurait aucune place !) derrière les foulards, les cache-cous ou les autres éléments vestimentaires en tous genres qui servent à cacher leurs minois.
Ils ont tous la même allergie et la même arrogance, voire violence, face au monde des médias. Leurs têtes dirigeantes, dont les politiques sont connues pour être longuement expliquées mais à huis-clos seulement, leur interdisent de parler aux journalistes, sous peine d’indignité morale. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, il scandait tous : « Je suis Charlie », défendant le droit aliénable à la liberté d’expression, ce qu’ils ont échangé pour un droit de pression et de grève qu’ils n’ont toujours pas ! Qui dit grève, dit travail, cela va de soi, il me semble.
La démocratie secrète, à huis-clos, est une aberration estudiantine très localisée qui ne risque pas de faire tâche d’huile puisque les étudiants ne sont pas des niais et ne laisseront pas tomber leur droit de s’exprimer pour celui de tout casser, sous prétexte que quelques-uns tentent de les intimider.
Enfin, au lieu d’un assemblée générale à huis-clos qui ne rime à rien et qui n’arrive à aucun résultat après plusieurs heures de délibérations, assemblée appelée à vingt-quatre heures d’avis, il serait plus démocratique d’organiser un vote électronique secret, mais là, la grève serait en danger !!!
P.S. Nous attendons souvent ces démocrates secrets nous rabâcher les oreilles avec le fameux Code Morin. Pour info, peut-être ne le savent-ils pas, le Code Morin est un recueil de procédures qui permet de tenir des assemblées générales démocratiques et ordonnées.