
Certains diront, et disent, que c’est simplement du fanatisme religieux. J’ai peine à le croire.
Un reportage télé, qui m’avait échappé, a initié ma recherche sur le sujet.
Quel est le secret derrière certains sinon tous les carnages que nous vivons, et aussi derrière certains sinon tous les mouvements extrémistes qui pullulent au Moyen-Orient particulièrement ?
Si je vous donne la possibilité d’augmenter l’efficacité de votre cerveau en agissant sur les neurotransmetteurs, si je libère une énorme quantité de dopamine et de noradrénaline, si vous n’avez plus besoin de dormir, si vous avez un sentiment d’hyper vigilance, supporté par un effet de stimulation psychique, que vous vous sentez supérieur, que votre agressivité est augmentée, que votre tolérance au mal et à la douleur est décuplée, et que, par-dessus tout cela, je vous lave un peu les oreilles avec quelques bonnes paroles bien senties pour vous faire bien comprendre MA philosophie, il est fort possible que les armes que je vous fournis, et dont je vous ai enseigné le maniement, vous soit d’une utilité extrêmement mortelle pour tout ce qui se trouve devant vous, d’autant que la mort ne fait désormais plus partie de vos peurs intrinsèques !
Ça s’appelle le captagon. Ça se fabrique relativement facilement, ça se vend pas cher (heureusement, pas encore ici !) et au Moyen-Orient, ça se trouve aussi aisément que l’alcool à la SAQ au Québec !
Ceci expliquant probablement cela, le captagon est de plus en plus reconnu comme étant la drogue des djihadistes, non seulement celle des combattants pour leur permettre de tenir et de faire ce qu’ils font, sans entrer dans les détails, mais il s’agit aussi d’un marché extrêmement lucratif qui ferait office de vache à lait plus « nourrissante » que le marché du pétrole, et surtout moins facile à faire exploser. De plus, la dépendance serait encore plus forte que celle que nous entretenons avec le pétrole, c’est vous dire !
Alors, qu’est-ce que ce produit, le captagon ? J’ai fouillé et plusieurs sources expliquent qu’il est apparu au cours des années 60. C’est une forme commercialisée de fénéthylline, une substance active constituée d’amphétamine et de théophylline. Les amphétamines, famille où se retrouvent également l’ecstasy et la méthamphétamine (Quelle famille !) regroupent des membres dont on ne peut se défaire facilement. Ils sont « attirants », si vous voyez ce que je veux dire, et très rapidement, on ne VEUT plus s’en passer.
Habituellement, le captagon se présente en pilule facile à avaler. Sa fabrication coute environ 50 sous américains la pilule, alors qu’elle se vend entre 5 et 20 dollars. Certains arrivent à la prendre sous forme liquide en intraveineuse.
Les effets sont, les spécialistes le disent tous, idéals pour les combattants Ils sont parfaitement adaptés à leur situation. Cette pilule miracle augmente la vigilance, la concentration, accélère le rythme cardiaque et atténue la sensation de fatigue. La noradrénaline possède cette qualité de diminuer cette sensation, et le captagon en libère énormément. Ainsi, le combattant qui ingère ses pilules de captagon non seulement se sent moins fatigué par un surplus de noradrénaline mais aussi, il reçoit, en plus, un extra de dopamine, ce qui lui donne un « plaisir » additionnel et une puissance musculaire accrue, lui laissant ainsi croire qu’il est le roi du monde, rien de moins ! Cette explosion de plaisir, si je puis me permettre, dure environ 60 à 90 minutes, selon les experts, et puis vient la fatigue intense, l’état dépressif et la psychose.
Plusieurs personnes qui étudient et suivent à la trace les mouvements radicaux au Moyen-Orient sont enclins à penser que le captagon, qui circulent par millions de pilules (plus de 11 millions de tonnes saisies l’an dernier), est véritablement associé de très près à toute la violence qui assaille les peuples de cette région, et aux attentats commis à Paris, à Bruxelles et ailleurs dans le monde, assassinats revendiqués par l’État Islamique, entre autres. Certains survivants du Bataclan à Paris, des gens qui ont vu leurs amis, leurs parents, mourir près d’eux, par-dessus eux parfois, ont aperçu des sourires sur les visages de leurs bourreaux.
Le fanatisme religieux ne se nourrit pas uniquement du takbîr !
P.S. Si vous avez le privilège de voir le reportage du journaliste français Julien Fouchet (Captagon: Breaking Bad au Moyen-Orient), vous pourrez avoir une meilleure idée de l’étendue du phénomène …