
La moitié du centre-ville historique, selon les médias télévisés, a été rasé; les images sont assez éloquentes et le terme « rasé » n’est pas trop fort. Une bonne trentaine de bâtiments a littéralement disparue et les personnes qui s’y trouvaient ont eu bien peu de temps pour échapper à la vague de feu qui a suivi les explosions des citernes du train, surtout à cette heure de la nuit où certains dormaient, certainement. Et plusieurs n’ont même pas su, pas compris ce qui arrivait, ce qui leur arrivait, et le fil de leur vie s’est brisé …
La petite communauté de quelque 6 000 habitants de Lac-Mégantic est durement touchée et le bilan ne peut que s’aggraver, car le nombre de disparus se changera progressivement en nombre de décès, et certaines personnes seront plus affectées que d’autres par la disparition de leurs proches, et par les évènements qu’ils ont vécus. Il y a même des gens qui en resteront marqués à vie, sans doute : des morts sans décès, des éclopés psychologiques. Souhaitons que la solidarité puisse chasser la colère et aider à cicatriser la blessure …
Je demeure impressionné par tous les services de soutien et de réconfort qui se sont organisés rapidement pour que personne ne se sente seul, oublié ou laissé sans ressources. Ce sont des services d’une grande importance qui aident à combler les besoins de première nécessité, à s’organiser pour retrouver les siens, mais aussi pour commencer à se raconter le début, le milieu et la fin de chacune des histoires, la vraie histoire, celle que chacun a véritablement vécue … car la vie devra continuer après que le feu sera éteint, après que l’odeur de fumée sera dissipée. Et le pas sera plus lourd au début, mais il ne faudra rien laisser paraitre …
6 juillet 2013, vers 1h15 le matin, Lac-Mégantic, une catastrophe inimaginable s’est déroulée, laissant derrière elle mort et désolation. Triste samedi matin …