L'avant-midi appartient à ceux qui se lèvent tôt
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D'en arrière

21/9/2016

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Photo Mon nouveau bureau
Notre grande maison, haute de ses deux étages, se joue de ses pièces alors que l’automne est encore au vert. Quelques chambres demandent des changements de vocation tout en conservant certains aspects en souvenir du passé sur leurs murs. Ainsi, mon bureau regarde maintenant à travers une nouvelle fenêtre pleine à ras-bord de vertes feuilles et d’un peu de bleu ciel. Du coin de la cour arrière poussent deux poteaux hydroélectriques aux fils vitaux où courent les écureuils, point d’arrêt pour oiseaux chanteurs qui nous les font oublier. Quelques toits s’ensoleillent encore au son du bruissement du vent dans les feuilles des nombreux arbres, un doux murmure de la nature que le piano de Keith Jarrett n’altère en rien, y ajoutant même des notes additionnelles et son propre souffle d’émotions.

La maison est calme … le lieu est doux en cette fin de journée de milieu de semaine. C’est le dernier jour de l’été qui coule dans nos veines. Au piano, un sax et une flute viennent dialoguer sans que le vent ne leur fasse défaut, lui qui connaît la bonne dose d’appui à fournir à la mélodie pour que la feuille soit musicale. Le soleil brille encore, rendant aux yeux la beauté de ce que l’oreille perçoit en musique.

J’aimerai ce bureau, ce me semble … j’y pensais depuis quelques temps déjà. Je le préparais par étape. J’ébauchais un plan, tantôt sur papier, tantôt en esprit. Je demandais l’aide de nos fils pour amener le câblage nécessaire afin que les réseaux me soient accessibles, et pour que la pièce se libère de ce qui ne devait pas rester sur place. Et je négociais les éléments restants, pour ne pas vider de toute son essence ce qui avait été la chambre du cadet de nos fils, chambre peinte aux couleurs du club de football de la Nouvelle-Angleterre, les célèbres Patriots. Du reste, leur quart-arrière Tom Brady, grandeur nature, est debout, au mur bien entendu, tout juste à mes côtés, presque devant moi, alors que la chambre regorge de fanions et d’affiches officiels de l’équipe. C’est un bureau plutôt « sportif » où trophées et médailles des enfants ont aussi leur place. Malgré tout, la technologie dont j’ai besoin pour travailler s’y trouve à l’aise.

Mon ancien bureau aura une nouvelle nature bientôt, plus africaine sans doute …  Des discussions sont en cours sur le sujet.

L’automne aura donc une nouvelle saveur cette année … l’hiver aussi. Je les verrai d’en arrière !

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Lire à deux

9/9/2016

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J’écris beaucoup, sous plusieurs formes, en utilisant plusieurs personnalités, comme tous ceux que la plume tache d’une encre quelconque.
Récemment, quelqu’un semblait reconnaître, à travers l’un de mes textes sur mon blog, des traces de pas de ma femme. C’est possible … mais il est tout aussi probable que l’un des pas soit effectivement celui de ma conjointe alors que l’autre, complétant la marche dans le même sentier, soit l’empreinte laissé par le soulier d’une autre personne.

Il ne peut guère y avoir de création si l’imagination, voire l’imaginaire, n’intervient pas et cela, autant du côté du créateur que de celui du lecteur. Évidemment, la forme que prend le texte révèle aussi une importance certaine. Par exemple, un papier informatif, une note sur l’actualité doit contenir une forme de vérité au niveau du point de vue énoncé. L’auteur doit se prononcer parfois, alors que dans une prose plus poétique, les vagues qui déferlent sur le papier ondulent sur d’autres fréquences tout à fait différentes.

J’oserais presque dire qu’il ne faut pas croire tout ce que j’écris, mais que vos sens doivent demeurer en action pour détecter les odeurs et les saveurs des entrelignes, sans essayer nécessairement d’entrer dans la vie de l’auteur lui-même, exactement comme vous le faites en écoutant les paroles d’une chanson alors que vous ne connaissez, de l’auteur, ni l’Ève, ni l’Adam !

…

(Je sais qu’en lisant ces derniers mots, tu perçois que je parle de toi. Mais ce n’est pas le cas, car tu n’es pas la seule à commenter ce que tu lis de moi. Je t’invite à continuer à le faire. Je lis tout ce que je reçois avec appétit, et j’écoute avec attention chaque réaction reçue, peu importe de quelle manière elle m’arrive. Mes filtres sont minces, autant à l’entrée qu’à la sortie, mais ils s’appliquent avec plus de rigueur à l’écrit, tu le sais. Ma plume me sert aussi à te parler plus ouvertement, à te dire ce que nous sommes tous, des pas qui laissent des traces dans divers sentiers, consciemment ou pas.)

…

Peut-être auras-tu noté le soulignement dans ma toute première phrase de « plusieurs personnalités » ?

Que ma vieille mère soit rassurée, je ne souffre pas (certains diront que je fais davantage souffrir que je souffre – les mauvaises langues !) de trouble dissociatif de l’identité qui suggèrerait la présence chez moi de personnalités multiples et engendrerait un diagnostic de maladie mentale évidente … quoique… là n’est pas la question pour l’instant. Nous y reviendrons peut-être, si j’en ressens le besoin. Ce que j’entendais par « plusieurs personnalités »,  ce ne sont pas des voix que j’entends, non ! C’est une capacité tout à fait ordinaire, simple et normale, certains diront un talent, un talent à développer, de se mettre dans la peau d’un autre, de plusieurs autres personnes, l’envie de jouer des rôles avec ses mots, ses phrases et des sous-entendus, jouer à écrire en entrant dans une bulle qui n’est pas nécessairement la nôtre, mais qui, sous certains aspects, peut en avoir l’air, crier fort sans avoir à utiliser sa propre voix en utilisant un personnage, comme un acteur le fait.

(Je reviens à toi … toi qui a cru te reconnaître sous un revers de paragraphe de mon blog, il me faut te dire que tu es deux. Ouais, deux personnes comme toi se sont formellement reconnues à travers les carreaux de certaines fenêtres de la maison de mes écrits, et ont sorti des armes. J’en suis attristé. Remets-toi, puisque tu n’es plus seule maintenant !)
​

Écrire, c’est le cri de mon silence, et ça le restera …
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Feuilles d'automne

7/9/2016

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Ils sont deux. De la fenêtre de mon bureau, à l’étage de notre demeure familiale, je les vois bien. Ils me font face. Ils ne se cachent pas, bien au contraire. La chaleur inhabituelle, inhabituelle, certes, mais qui semble revenir chaque année à peu près à la même époque, prouvant, de ce fait, que la mémoire collective est une faculté qui oublie, la chaleur agréable, disais-je, de ce septembre doux les laisse perplexes. L’octobre qui les guette les attendrira davantage, ces deux gaillards !

Sous eux, rien n’est encore tombé. Les feuilles restent accrochées à leurs branches, puisant tant qu’elles le peuvent dans les derniers rayons de ce bel été qui, sans qu’elles s’en doutent, s’éteindra bientôt dans leurs nervures, les faisant rougir, jaunir, puis descendre de leur piédestal pour tapisser les sols d’avant l’hiver.

Septembre nous prépare au bel octobre, le plus beau mois de l’année, le dixième au nom venu du huitième de l’histoire, pour nous montrer le spectre particulier de sa personnalité. Le mois de ma naissance, le mois de notre mariage, celui de la venue de notre sixième et dernier enfant, octobre est un multiplicateur de souvenirs sur les touches du piano de ma vie. J’en ai parlé, et j’y reviendrai, comme la pulsation cardiaque qui ne s’arrête qu’à la fin, à la toute fin !

Laissons d’abord le temps à ces deux costauds qui ombragent encore la devanture de notre maison jouer la musique du vent de septembre à travers leurs feuilles encore bien attachées. Leur temps feuillu est compté. Octobre viendra les caresser bientôt, et emportera avec lui leurs instruments ainsi décolorés, montrant patiemment de jolies teintes avant qu’on ne les cueille au pied de leurs troncs, touchant presque leurs racines.
​

De ce merveilleux septembre à la saveur estivale, nous passerons à un octobre au gout d’automne, en transit vers un hiver … québécois !
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    Auteur

    Marc Bérubé

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